On peut distinguer les grandes lignes suivantes :
Xème au XIIème siècle.
-
Le
modèle
de
la
demeure
seigneuriale
traditionnelle,
entourée
d'une
enceinte,
subsiste.
- Un fossé et une palissade protègent des bâtiments sur une levée de terre.
- Des bâtiments à usage domestique : écuries, grange, forge ...
-
Une
grande
maison
rectangulaire
abritant
au
rez-de-chaussée
les
réserves
et
la
cuisine, et à l'étage une grande salle, à la fois salle de séjour et lieu de réception.
La
chambre,
partie
privée
de
la
résidence,
est
située
dans
la
même
maison
ou
dans
un
bâtiment contigu.
- une chapelle.
- Une tour de garde permettant de surveiller les alentours.
Le
morcellement
de
l'Occident
en
châtellenies
indépendantes
et
la
multiplication
des
guerres favorisent la diffusion d'un type d'ouvrages plus défensif : la motte féodale.
C'est
une
butte
artificielle
en
terre
(jusqu'à
100
m
de
diamètre
à
la
base
et
20
m
de
hauteur), de forme conique, la plupart du temps entourée par un fossé.
Un
donjon,
tour
quadrangulaire
en
bois,
ainsi
qu'une
palissade,
couronnent
le
sommet
de
la motte, reliée à l'extérieur, par-delà le fossé, par une passerelle.
Ces
caractéristiques
expliquent
que
le
château
apparaisse
d'abord
dans
le
nord
de
la
France
(Flandre,
Normandie),
où
le
relief
de
plaine
rend
nécessaire
la
construction
de
buttes
artificielles,
et
où
la
présence
de
forêts
et
l'humidité
des
sols
permettent
l'entassement de la terre et la construction de bâtiments en bois.
Parfois, la motte féodale unit les fonctions militaire et résidentielle.
Dès lors, on y retrouve les caractéristiques de la demeure seigneuriale.
Les
bâtiments
de
service
sont
rejetés
dans
une
basse-cour
située
en
contrebas
de
la
motte, et protégée par une deuxième enceinte et d'un fossé.
De
grands
donjons
résidentiels
en
pierre
apparaissent
dès
le
Xème
siècle,
en
même
temps que le donjon à motte.
Fin XIIe siècle seconde moitié XIVe s.
La pierre supplante le bois.
Également les étages sont voûtés pour éviter les incendies.
L'ancienne
enceinte
de
la
basse-cour
est
renforcée
par
la
multiplication
des
tours
circulaires
(forme
adoptée
pour
faciliter
la
défense)
et
l'édification
de
murs
crénelés
(les courtines).
Plusieurs cercles de lices (cours) et de murailles peuvent s'ajouter autour du donjon.
Le
donjon,
qui
se
distingue
des
autres
tours
par
sa
hauteur,
est
le
plus
souvent
adossé
aux
courtines.
Il
est
parfois
supprimé,
en
tous
cas
de
plus
en
plus
souvent,
en
raison
de
son
manque
de
confort, déserté par le seigneur qui installe son logis dans la cour, contre la muraille.
Les logis et les bâtiments de service s'adossent aux courtines, à l'intérieur de la cour.
La solidité des fortifications entraîne de longs sièges.
C'est
le
tarissement
du
ravitaillement,
plus
que
les
assauts,
qui
entraîne
la
reddition
d'un
château.
XIVe - XVe siècles.
L'emploi
d'échelles
dans
les
assauts
et
l'apparition
de
l'artillerie
amènent
les
architectes
à
surélever les courtines.
Un
chemin
de
ronde
continu
parcourt
l'enceinte,
tandis
que
les
couvertures
en
tuile
du
sommet des tours laissent la place à des terrasses où peut prendre place l'artillerie.
De
petites
tourelles
surélevées,
couvertes
d'un
toit
en
poivrière,
rehaussent
encore
les
tours.
La partie basse du château est percée d'archères.
En
ces
temps
troublés
de
la
Guerre
de
Cent
ans,
le
donjon
redevient
le
refuge
du
seigneur et de sa famille.
Mais
la
forme
carrée,
plus
adaptée
à
l'habitation,
domine
désormais
dans
sa
construction.
Les courtines elles aussi abritent peu à peu aussi des appartements.
A
la
fin
du
XV'
siècle,
la
fonction
résidentielle
du
château
prend
de
plus
en
plus
d'importance.
Le confort gagne peu à peu.
Grands escaliers à vis, appartements reliés par des galeries, jardins.
Les
tirs
tendus
de
l'artillerie
rendant
caduques
les
techniques
de
défense
employées
dans
les
châteaux
forts,
le
château
perd
sa
fonction
militaire
pour
n'être
plus
qu'une
résidence
noble.