De l'insécurité grandissante du moyen-âge, naquit la Féodalité.
Les populations apeurées se choisirent par voie élective, des chefs chargés de les diriger, de les défendre en cas de besoin.
C'était le plus brave, le plus intelligent, celui qui savait s'imposer.
Les comtes du Poitou confièrent le Comté d'Herbauges aux Vicomtes de Thouars.
Ces
nouveaux
seigneurs
divisèrent
leur
Comté
en
Vigueries
(juridiction
administrative),
taillèrent
des
Fiefs
(domaine),
puis
des
Châtellenies
(Seigneurie) à leurs fidèles chevaliers.
Ce
sont
les
Châtellenies
de
Parthenay,
Bressuire,
Argenton,
Mortagne,
Talmont,
Pouzauges,
Tiffauges,
Apremont,
Commequiers,
les
Essarts,
La
Garnache, La Roche-sur-Yon, et d'autres.
Ces
nouveaux
châtelains
désignés
par
leur
suzerain
seront
les
successeurs
de
la vieille chevalerie Gauloise, annexée par les Romains.
Ces châtellenies étaient souvent composées de dix à trente paroisses.
Ces
châtelains,
souvent
des
cadets
de
la
famille
de
Thouars,
comme
à
Tiffauges,
Mortagne,
les
Herbiers
et
vraisemblablement
le
Puy
du
Fou,
au
début
de
1ère
féodale
ne
possédaient
pas
de
droits
personnels
sur
le
château
qui
leur
était
confié,
ni
sur
la
garnison
qui
l'habitait
et
qu'ils
étaient
chargés
de commander.
Le
château
restait
la
propriété
du
vicomte
de
Thouars
et
du
comte
du
Poitou,
et jusque vers la fin du neuvième siècle.
Toutes
les
charges,
terres,
seigneuries
et
châtellenies
importantes
étaient
données en viager, et n'étaient pas transmissibles.
Le
châtelain
placé
là
par
le
suzerain
était
considéré
par
lui
comme
un
auxiliaire, un chef de garnison, et pouvait être révoqué à son gré.
Au
début
du
11ème
siècle
la
succession
aux
fiefs
était
encore
imparfaitement
établie.
Le suzerain restait toujours maître de disposer du fief à la mort du vassal.
Les
premiers
châteaux
bâtis,
le
furent
pour
se
préserver
des
invasions
normandes.
Dès
la
mort
de
Charlemagne,
ils
apparaissent
sous
la
dénomination
de
"Roche"
comme
Rocheservière,
Roche-Themer,
Roche-sur-Yon,
ou
"Mothe"
comme
La
Mothe-Achard,
du
nom
de
son
occupant
ou
encore
de
"mur"
comme
Châteaumur.
Ensuite apparaissent les premiers donjons romans construits en pierre.
Ce
seront
des
tours
rondes,
aux
murs
énormes
comme
la
tour
du
"Vieil
Puy
du
Fou".
Des
donjons
carrés
ou
rectangulaires,
comme
ceux
des
Herbiers,
de
Loudun,
de
Broue,
en
Charente,
complétés
souvent
par
des
tourelles
de
communication
aux
angles,
et
des
demi-tourelles
formant
contreforts
au
milieu,
comme
à
Pouzauges, Tiffauges, Châteaumur.
Ces
donjons,
comme
leurs
prédécesseurs
de
bois,
étaient
entourés
de
plusieurs
enceintes de murailles et de fossés remplis d'eau.
Ces
enceintes
renfermaient
les
magasins
à
vivres,
les
écuries
pour
animaux,
les
habitations des hommes d'armes et de leurs familles.
La tour centrale ou donjon était réservée au seigneur et à ses proches.
Souvent, en cas de siège, l'ensemble de la population du château s'y installait.
L'entrée,
une
étroite
porte
en
plein
cintre,
se
trouvait
toujours
à
hauteur
du
premier étage, à cinq ou six mètres du sol.
On y accédait par une échelle retirée chaque soir.
Il
faut
voir
l'entrée
du
donjon
des
Herbiers,
qui
se
trouve
dans
un
angle,
face
à l'avenue du Petit-Bourg.
Puis
à
partir
des
11ème
et
12ème
siècles,
on
voit
les
seigneurs-châtelains
concéder des terres à titre perpétuel à leurs chevaliers.
Ces
concessions
à
titre
perpétuel,
comme
les
châtellenies,
devinrent
héréditaires
à
partir
des
douzième
et
treizième
siècles
moyennant
le
paiement du droit de mutation à la mort du vassal, versé au suzerain.
Ce
furent
d'abord
les
"Hébergements",
puis
de
moindre
importance,
les
"Manses" (parcelle agricole), puis les "Borderies" (exploitation agricole).
La composition était sensiblement la même.
Elles comprenaient une maison, des bâtiments d'exploitation, des terres labourables, des prés, une vigne.
Parfois un moulin sur un cours d'eau et un moulin à vent sur une hauteur.
Souvent il n'est pas rare d'y trouver une portion de forêt, pour le bois d'ouvrage et de chauffage.
Dans notre région proche des frontières du Poitou, d'Anjou et de Bretagne, ces petites seigneuries furent légion.
Il n'est pas rare d'en trouver une dizaine dans une paroisse moyenne, aux Herbiers une vingtaine.
En cas de guerre, les châtelains pouvaient ainsi mobiliser rapidement leurs vassaux.