À
l'aube
du
peuplement
de
la
région
côtière,
d'immenses
forêts
couvraient
tout
ce
pays
au
milieu
duquel
se
dressait
une
petite
éminence,
sur
laquelle
aujourd'hui
s'élèvent
des
ruines
de
ce
que
fut
le fier château de Talmont.
Les
étymologistes
s'en
donnèrent
à
cœur
joie
quant
à
l'origine
de
Talmont et de son château.
Il y a de multiples hypothèses émises par divers savants.
Mais
la
plus
plausible
est
l'origine
Celtique
"TALL
MUN"
rempart,
front de pierres "TALL = FRONT ; MAN = PIERRES".
Elle
rejoint
l'hypothèse
anglaise,
qui
est
la
même
que
ci-dessus
quand
on
se
rappelle
les
liens
unissant
l'Armorique
voisine
au
"Pays
des
Angles".
D'ailleurs
le
primitif
château
de
Talmont
n'était
pas
à
l'emplacement
des
ruines
actuelles,
mais
en
contrebas,
vers
la
ville,
au
Nord
des
ruines,
dans
la
propriété
voisine,
où
se
dresse
encore
une
belle
motte
féodale,
sur
laquelle
s'élevait
le
primitif
château
de
bois,
semblable
au
fort de l'an Mil, du Grand Parc du Puy du Fou.
Peut-être a-t-il dû brûler lors des invasions normandes ?
Mais
dès
le
début
de
l'occupation
romaine,
Talmont
devint
leur
possession pour plusieurs siècles.
S'installèrent-ils sur l'emplacement de l'actuel château ?
C'est possible mais on n'en trouve aucune trace.
Comme
partout,
la
religion
chrétienne,
vraisemblablement
introduite
par
quelques
soldats
romains
convertis
à
la
nouvelle
religion,
y
fit
des
adeptes,
puisque
dès
le
8ème
siècle,
le
bourg
de
Talmont
formait
un
Doyenné
relevant
de
l'Archidiaconné
(circonscription
territoriale
religieuse, subdivision d'un diocèse) de Briancais.
Et
lorsque
Charlemagne
eut
remplacé
les
décanies
(Réunion
de
terres
placées
autrefois
sous
l'autorité
d'un
même
magistrat
nommé
doyen)
par
les
Vigueries,
il
y
eut
un
viguier
(Magistrat-Prévot)
à
Talmont
dépendant du comte de Poitiers.
Mais
toute
cette
organisation
médiévale
disparut
dans
les
ravages
Normands
si
bien
que
lorsque
les
comtes
du
Poitou
envoyèrent
les
vicomtes
de
Thouars
et
les
sires
de
Parthenay
dans
le
Talmondais,
ils
trouvèrent un pays vide.
En
993,
Hugues
Capet
et
Guillaume
le
Grand,
comte
du
Poitou
désignèrent
Guillaume
le
Vieux
dit
Le
Chauve,
on
le
disait
fils
naturel
de
Guillaume
le
grand-duc
de
Poitou,
pour
redonner
vie
à
cette
région du Bas-Poitou : ce fut une explosion de monuments.
Sur
cette
falaise
à
pic,
il
construit
une
forteresse
pour
y
établir
sa
demeure seigneuriale.
À côté, il construit une église, dont le clocher lui servit de donjon.
Sa
femme
Aloine
de
Parthenay
lui
apporta
en
dot
divers
domaines
:
Angles,
Fontaines,
l'Ile
d'Yeu,
Grosbreuil,
Olonne,
Saint-Hilaire-la-
Forêt.
Il
règne
sur
une
trentaine
de
familles
seigneuriales
de
la
région
côtière.
En
1040,
il
fonde
l'Abbaye
Bénédictine
de
Talmont
et
dans
une
charte
de
1046
(Cartulaire
de
l'Abbaye)
il
énumère
ses
diverses
fondations,
dont
l'abbaye
Sainte-Croix
de
Talmont
où
il
se
fit
moine
et
y
meurt
en
1048.
Son
fils
Guillaume
le
Jeune
lui
succède
comme
seigneur
de
Talmont,
et
fit
reconstruire
son
donjon
de
Talmont
y
incorporant
le
clocher
carré à plusieurs étages de l'église Saint-Pierre, qu'il fit détruire.
Ce clocher devenu donjon existe toujours.
Dès
lors
commence
une
lutte
violente
entre
les
Maisons
de
Talmont
et celles d'Aquitaine.
Guillaume le Jeune eut deux filles : Ameline, puis Anceline.
Cette dernière épousa un gentilhomme nommé Chalon.
À
la
mort
de
Guillaume
le
Jeune,
Talmont
ne
pensa
pas
à
sa
fille
aînée
Ameline,
non-mariée,
mais
à
sa
fille
cadette
Anceline
épouse
Chalon, lequel régna sur Talmont de 1058 à 1074.
Ce
fut
seulement
après
la
mort
de
Chalon
que
Talmont
revint
à
sa
belle-sœur Ameline et à son mari normand de Montrevault.
Chalon avait eu deux fils : Guillaume et Pépin.
Guillaume
étant
venu
à
mourir,
Pépin
succède
à
son
oncle
normand
de Montevrault dans le gouvernement de Talmont.
Pépin fit détruire les restes de l'église Saint Pierre.
À
la
fin
de
XIIème
siècle,
on
voit
la
châtellenie
de
Talmont
gouvernée
régulièrement
par
la
succession
de
frères
à
frères,
Raoul
III
seigneur
de
Mauléon
et
de
Talmont
(1180-1200)
et
eut
pour
successeur
son
frère
Guillaume
(1200-1214),
après
l'extinction
du
viager
de
son
oncle.
Il
y
eut
ensuite
une
succession
chaotique
de
seigneurs
de
Talmont,
toutes sous la domination Anglaise.
Par
suite
du
divorce
d'Aliénor
d'Aquitaine,
d'avec
le
roi
Louis
de
France
et
son
remariage
avec
le
roi
d'Angleterre,
Henri
II
Plantagenêt,
qui
devint
le
suzerain
du
seigneur
de
Talmont,
Raoul
II
de
Mauléon,
grand
ami
de
Richard
Cœur
de
Lion,
avec
lequel
il
partira à la croisade.
Au
cours
d'une
bataille,
Raoul
de
Mauléon
tombé
à
terre,
pressé
par
les Sarrasins fut sauvé par Richard Cœur de Lion.
Ce
fut
après
cette
Croisade
que
le
frère
de
Raoul
III
mourant,
en
vertu
de
ce
droit
de
viager
en
usage
en
Poitou,
Guillaume
de
Mauléon
devint seigneur de Talmont.
Il
fut
l'époux
de
la
fameuse
Béatrice
de
Machecoul,
l'ogresse
de
la
légende,
mangeuse
de
cœurs
d'enfants,
avec
laquelle
il
fonda
l'abbaye
des Fontenelles près de la Roche-sur-Yon.
Un
chant
intitulé
"La
complainte
de
Madame
Béatrice",
relatant
en
une vingtaine de couplets, était autrefois chantée en Bas-Poitou.
Béatrice
de
Talmont
devenu
veuve,
se
remaria
à
Aimery
de
Thouars
et
eut
une
fille
Jeanne,
dont
le
tombeau
orne
encore
l'église
mutilée
des Fontenelles.
Leur
descendant,
Savary
de
Mauléon
délicat
poète
renommé
et
guerrier
reprend
le
titre
de
Prince
de
Talmont,
et
engage
ses
domaines
du
Talmondais
au
Sire
de
Thouars
pour
partir
à
la
cinquième croisade en 1217.
Il épouse en 1227 Amable du Bois et meurt en 1233.
Il
eut
des
démêlés
avec
le
roi
de
France
Charles
VII
et
son
fils
Louis
XI.
Ce
dernier,
une
fois
sur
le
trône
de
France,
donna
Talmont
à
son
favori Philippe de Commynes en 1472.
Mais
en
1483,
il
reconnaît
son
erreur
aux
enfants
de
La
Trémoille,
qui
en étaient les légitimes seigneurs.
Mais
Commynes
ne
veut
pas
s'en
dessaisir,
résiste
au
roi
qui
le
22
mars 1485, le fait arrêter et déposséder de ses biens.
Par
un
phénomène
vraisemblablement
volcanique,
le
niveau
de
la
mer
qui
alimentait
les
fossés
du
Château
de
Talmont
et
se
soulevant,
les eaux se retirèrent le 1er novembre 1560.
Les
"La
Trémoille",
comme
beaucoup
de
grands
seigneurs
français,
devinrent tour à tour calvinistes et catholiques.
Henri
de
Navarre,
futur
roi
de
France
assiège
Talmont,
s'en
empare
en
1587,
et
restaure
la
forteresse
en
1588,
en
vertu
de
l'Edit
de
Nantes,
et
reçoit
une
garnison
protestante
entretenue
par
le
pouvoir
royal.
Mais
bientôt
la
guerre
reprenant
entre
les
deux
camps,
Richelieu,
le
puissant
ministre
de
Louis
XIII,
convertit
Henri
de
La
Trémoille
au
catholicisme,
et
le
prince
de
Talmont
obéissant
aux
ordres
royaux,
pour
éviter
la
prise
de
sa
forteresse
par
les
protestants
retranchés
à
la
Rochelle, la fait démanteler.
Et
jusqu'à
la
révolution,
Talmont
restera
en
possession
de
la
famille
de La Trémoille.
Le
dernier
seigneur
de
Talmont,
AntoinePhilippe
de
La
Trémoille,
prince
de
Talmont,
seigneur
de
Laval,
né
en
1765,
rejoignit
la
Grande
Armée
Vendéenne
à
Saumur,
et
en
fut
nommé
commandant
de
la
cavalerie.
Il
assista
à
toutes
les
batailles
de
cette
2ème
partie
de
la
guerre
de
Vendée
et
fut
un
chaud
partisan
de
l'exode
des
Vendéens
Outre-
Loire.
Après
la
grande
défaite
de
Cholet,
où
il
fit
preuve
d'une
grande
bravoure,
mais
fait
prisonnier
au
moulin
de
Malagra
près
de
Fougères,
il
fut
jugé
et
guillotiné
à
Laval
devant
son
château
le
9
janvier 1794.
Ainsi finit l'histoire de cette forteresse de Talmont.