A la Toussaint dernière, les sarments (rameau vert de la vigne) avaient gardé leurs feuillages d'automne et le vigneron pouvait déjà envisager pour cette année une récolte abondante. Plus tard, le soleil rayonnant de la Saint-Vincent lui promettait beaucoup de jus au sarment. "Autant de brouillard en mars, autant de gelée en mai". Mais les récoltes n'ont a été compromises par les gelées avant la Saint-Donatien. De plus, la Saint-Médard n'a pas connu d'averses. Alors le cultivateur peut regarder ses tonneaux, car le mois de juillet a été chaud…. "La pluie du mois d'août a apporté le miel et le bon goût"… et pour "les étoiles filantes de septembre les tonneaux seront trop petits en novembre"… Si quelques proverbes retrouvés dans mon vieil almanach ne sont pas toujours pris au sérieux, ils nous rappellent toutefois l'expérience de ceux qui ont vécu avant nous. En cette année, ils confirment l'abondance de la récolte. Les vignes sont belles ! Le vin sera bon ! Je me revois, enfant, grimpé sur le "charreteau" tiré par une paire de bœufs, et qui nous conduisait dans notre petit lopin de vigne. Dans la gaieté, on remplissait les paniers, les "basses", les "bailles". Les hommes portaient les récoltes et écrasaient les raisins. Le jus coulait avant d'arriver au cellier. Je retrouve encore l'odeur des raisins écrasés et le bruit du cliquet du pressoir que les hommes serraient à un rythme ahané. On se prêtait les pressoirs. Tous ces travaux s'effectuaient en famille et entre voisins. J'aimais beaucoup la saison des vendanges. Ne retrouvez-vous pas encore au Puy du Fou un peu de cette ambiance d'autrefois ? "Juste le temps de renverser le barricot pour faire couler le vin nouveau qui fait oublier la sueur sur les fronts moites". Jacques Maupillier (Garde)