L'étymologie du prénom "Garance" est assez trouble.
Il
est
probable
qu'il
provienne
du
mot
germanique
"wratja"
qui
veut
dire
"garantie",
mais
la
littérature
lui
donne aussi une origine arabe et/ou latine, dérivé de "flos" et il signifie "fleur".
Les
"Garance"
sont
fêtées
le
5
octobre
et
on
honore
"Sainte
Fleur
d'Issendolus"
(ou
Flore),
religieuse
hospitalière du Quercy née en 1300 ou 1309, morte en 1347.
On raconte qu'elle soignait les malades sans argent et qu'elle le faisait toujours avec tendresse.
Elle
devint
la
patronne
de
différentes
fleurs
telles
que
les
violettes
ou
les
pervenches,
mais
on
l'associe
plus
communément à la plante du même nom.
Les "Garance" sont des personnes indépendantes, réfléchies, déterminées, sérieuses qui aiment la solitude.
Elle
apprécie,
se
mettre
au
défi,
veut
atteindre
tous
les
objectifs
qu'elle
se
fixe
et
séduit
son
entourage
par
sa
gaieté et son entrain.
Ce prénom est inspiré de la garance, une fleur jaune qui a donné le nom à une couleur... le rouge obtenu avec ses racines.
La
garance
des
teinturiers
est
originaire
du
Moyen-Orient
où
elle
est
connue
depuis
3000
ans
pour
les
propriétés tinctoriales de ses rhizomes.
Les
Égyptiennes
de
l'Antiquité
connaissaient
déjà
les
vertus
tinctoriales
de
la
racine
et
elles
l'utilisaient
comme
produit cosmétique.
Elle servait depuis l'antiquité à teindre les tissus, le cuir et colorer les encres pour l'écriture.
Avec
sa
culture
délicate,
la
Garance
des
teinturiers
est
une
herbacée
vivace
et
rustique
à
tiges
couchées
ou
grimpantes qui se plaît sur une terre légère, sableuse et humide, mais bien drainée.
Tout excès d'eau fera pourrir les racines.
Semée
sous
abri
en
février
ou
directement
en
pleine
terre
dès
16-18°C,
sa
floraison
se
fait
en
juin
et
juillet
et
peut grimper jusqu'à 1 mètre de haut.
La récolte des racines en rhizome pouvant mesurer jusqu'à 80cm, a lieu au bout de trois ans environ.
Après
arrachage,
les
racines
sont
séchées,
puis
battues
ou
frottées
et
tamisées
afin
d'éliminer
les
restes
de
terre, les radicelles.
Enfin, les racines sont moulues.
La poudre de Garance était conservée dans des tonneaux.
La
conservation
est
bonne
pendant
plusieurs
années
et
certains
auteurs
considèrent
qu'elle
s'améliore
avec
le
temps.
Cultivée
de
façon
intensive
dans
plusieurs
régions
d'Europe
à
partir
du
Moyen
Âge,
elle
est
une
source
de
richesse jusqu'en 1850.
En France, elle fut beaucoup cultivée dans le Sud, notamment dans le Vaucluse, dans des garancières.
Le
déclin
des
garancières
s'explique
par
des
rendements
aléatoires
et
la
surexploitation
des
sols
sans
oublier
les teintures synthétiques.
De nos jours, elle est toujours utilisée en aquarelle.
On
a
coloré
les
uniformes
de
l'armée
française
jusqu'à
la
première
guerre
mondiale
et
notamment
le
pantalon
rouge garance.
Ce beau pantalon, à la couleur rouge sang a provoqué la mort de milliers de soldats.
Tellement visible sur le champ de bataille que nos ennemis ne pouvaient pas le rater.
Le
27
juillet
1829,
parut
un
décret
qui
ordonnait
l'adoption
du
pantalon
rouge
par
les
fantassins
français,
car
le rouge, plus économique que l'indigo (bleu-violet) et plus seyant, mettait en valeur le soldat ainsi équipé !
Mais au début du XXème siècle, tous les pays changent d'uniforme, et passent à la tenue camouflée.
Une seule nation résiste encore et toujours, la France.
Pourtant, ce n'est pas faute de réfléchir.
Des commissions sont créées, des tenues essayées.
En 1903, on tente un mélange de gris et de bleu, puis on passe à un mélange de beige et de bleu.
En 1911, c'est la couleur verte qui tient la corde.
Le
ministre
de
la
guerre
est
un
fervent
partisan
du
projet,
mais
il
meurt,
tué
par
un
avion,
qui
atterrit
en
catastrophe.
En plus, l'opinion s'en mêle.
La France doit venger l'affront de 1870 dans ses couleurs historiques.
Le pantalon garance, c'est la France, assène un ancien ministre, pour le coup, pas très inspiré.
Finalement,
l'ordre
est
donné
de
confectionner
des
tenues
plus
discrètes,
le
27
juillet
1914
(un
jour
avant
l'entrée en guerre).
Il est beaucoup trop tard.
La guerre éclate et beaucoup d'hommes mourront avant de porter l'uniforme bleu horizon.
1er juin 1915, la France abandonne l'uniforme "garance" et adopte pour son armée un uniforme plus sobre de couleur bleu horizon.
En août 1915, la teinte salvatrice tant attendue des poilus arrive sur le champ de bataille.
Ceux-ci purent enfin se fondre dans le paysage avec une chance d'échapper aux snipers ennemis tandis que le Front s'enlisait dans la boue des tranchées.
En décembre 1915, plus de trois millions d'exemplaires ont déjà été livrés.
Son succès est aussi international car il est adopté par de nombreuses nations alliées.
Mais le pantalon garance n'avait pas dit son dernier mot puisqu'en 1931 les autorités militaires songèrent à la réintroduire dans les tenues des temps de paix !
La
"garance"
fut
aussi
utilisée
pour
ses
propriétés
diurétiques,
pour
éliminer
les
calculs
rénaux
ou
biliaires,
mais
comme
elle
présente
une
certaine
toxicité
irritante
pour
les
intestins,
elle
n'est
plus
autorisée
à
la
vente
en
herboristerie depuis 2011.