On connait la définition de "Puy" signifiant colline, venant du mot latin "Podium". Mais "PUY" est aussi un nom donné au Moyen-Âge à des associations urbaines, confréries à la fois littéraires et religieuses qui organisaient des concours destinés à promouvoir la poésie spirituelle et mariale (honneur de la vierge Marie). Des soirées poétiques amicales et des concours de composition musicale, patronnées par quelque riche bourgeois, s'y déroulaient sous la présidence d'un "prince" (ou roi) du puy élu chaque année à la Chandeleur. Ces concours consistaient aussi à la distribution de quelques prix donnés à ceux qui avaient fait les meilleures pièces de vers sur ce sujet. La plupart se situaient dans le Nord de la France. Parmi les plus célèbres citons le Puy d'Arras qui apparaît au début du XIIIe siècle, ou le Puy musical d'Évreux au XVIe siècle. On signale à Tournai dès 1250 les sociétés du Puy d'amour, chantant l'amour courtois et de la Table ronde, célébrant les nobles chevaliers du temps jadis. Ceux de Valenciennes (dès le XIIIe siècle), d'Amiens (Confrérie du Puy Notre Dame), de Douai (Puy de l'Assomption) et de Lille furent également très actifs.
a) Une première question : Est-ce le lieu que donna son nom aux premiers seigneurs qui en furent propriétaires ? Ou ceux-ci imposèrent-ils le leur à la seigneurie ? Lorsqu'on se penche sur l'étymologie du Puy du Fou, on s'aperçoit qu'il s'agit bien là d'un nom de lieu. Le Puy désigne une élévation, un podium si on veut. C'est un nom devenu commun en France, qui serait de source latine, et que l'on retrouve dans toutes les régions plus ou moins accidentées. Le mot "fou" qui y fut accolé prête à plus de fantaisie. Mais si l'on se rapporte à des auteurs comme Dauzat, on s'aperçoit qu'il s'agit de l'ancienne désignation du hêtre : "fagus", "fouteau". Fort de cette interprétation, on a admis généralement que le "Puy du Fou" désignait une élévation couverte de hêtres. Toutefois, dans cette région qui a vu s'élever des autels aux divinités païennes, le mont Malcus par exemple, et sans doute les Justices, on peut penser aussi à une déformation de "fonium" qui signifie "temple". B) La deuxième question : La première partie du mot ne fait aucun doute, dans le Haut-Bocage et dans une partie de la frange des Deux-Sèvres. Les élévations portent toutes le nom de PUY que la déformation populaire au cours des siècles a transformé en PIED, ou en PIE. Dans un vieil acte de fondation trouvé dans le chartrier de ROCHETEMER en les HERBIERS, et datant du "lundi d'avant la Toussaint 1358", on trouve "Dame Catherine Dau Puy dau Fo". La dénomination moderne étant "Puy du Fou", en vieux français LE FOU désigne un hêtre. Sur cette colline pierreuse, se serait élevé un hêtre, qui par sa rareté, ses proportions, devait être considéré comme un arbre sacré. Mais il ne faut pas oublier que dans la langue vulgaire, mélange de Français, de Latin et de Patois, et jusqu'au siècle dernier, LE PUY DU FOU se prononçait "PIED DAU FU". Le "FU" désigne le Feu, Feu Sacré, le Soleil, le premier dieu adoré par nos lointaines ancêtres. Ce soleil que chaque matin, les habitants voyaient se lever sur cette colline, s'élèvera "LE VIEIL PUY DU FOU". Colline devaient brûler les feux de l'ancienne Fête Gauloise, transformés par la Religion Catholique en les FEUX DE LA SAINT-JEAN. Alors, le PUY DU FOU, Colline du Soleil, Colline du Feu. Chacun peut exposer son opinion sur le sujet, mais la question reste posée !