Les lavoirs remontent à l’époque où l'eau courante à domicile n'existait pas encore.
Un
lavoir
est
un
bassin
public
alimenté
en
eau
soit
par
une
source
ou
un
cours
d'eau,
en
général couvert où les lavandières rinçaient et plus rarement lavaient le linge.
Le passage au lavoir était la dernière étape avant le séchage.
Comme
le
lavage
ne
consommait
que
quelques
seaux
d'eau,
il
pouvait
se
réaliser
à
la
maison,
mais le rinçage nécessitait de grandes quantités d'eau claire, uniquement disponible au lavoir.
Le bord du lavoir comportait en général une pierre inclinée.
A
genoux,
les
femmes
jetaient
le
linge
dans
l'eau,
le
tordaient
en
le
pliant
plusieurs
fois,
et
le
battaient avec un battoir en bois afin de l'essorer le plus possible.
Une
barre
de
bois
horizontale
permettait
de
stocker
le
linge
essoré
ensuite,
il
était
embarqué
pour le retour sur une brouette vers le lieu de séchage.
Ce lieu était interdit aux hommes.
Les lavoirs avaient aussi une importante fonction sociale où se nouait une solidarité.
C'était un espace de paroles libérées des oreilles et du regard des hommes.
L'activité de nettoyage du linge était physiquement très difficile.
Entre
elles,
les
lavandières
pouvaient
discuter,
plaisanter,
chanter...
rendant
le
travail
moins
pénible,
les
ragots
et
potins
tout
est
passé
en
revue,
imaginé,
répété,
détaillé,
commenté
et
parfois même jugé.
C'est
endroit
ressemble
parfois
à
une
véritable
"basse-cour"
où
viennent
caqueter
celles
que
l'on appellera bientôt les "poules d’eau".
Au lavoir, la pudeur n'est possible et le linge parle….
Il
informe
sur
la
situation
sociale,
ce
qui
s'est
mangé,
sur
les
ébats
amoureux,
sur
la
propreté
du corps et l'évolution des esprits.
Au
XIXème
siècle,
les
lavandières
travaillaient
de
7h30
à
18
h
pour
un
salaire
de
40
centimes
l'heure.
Véritable corporation, elles laissèrent de nombreuses traces dans le folklore local.
Endroit
déserté,
disparu,
le
lavoir
reste
un
lieu
de
mémoire
qui
a
été
progressivement
remplacé par la machine à laver, les laveries automatiques, le pressing.