Pendant toute la longue période romaine, la seule agriculture importante est concentrée autour des grandes et luxueuses villas. A la fois fermes et habitations de plaisance, ces villas comportent, en ordre principal, une demeure patricienne, construite à la mode romaine, avec les différences nécessitées par le climat du Nord. Autour de cette villa se disséminent le logis réservé aux hôtes, les habitations des esclaves et du personnel, les bâtiments d'exploitation, la boulangerie, les écuries et le pigeonnier constitué par une haute tour percée à sa partie supérieure d'une multitude de petits orifices. Un mur d'enceinte enferme le tout, et l'eau y est souvent amenée par de petits aqueducs. Leurs dimensions sont considérables. Les Romains introduisent en Gaule leur matériel agricole, et notamment leur charrue à roues. L'exploitation est surtout assurée par les esclaves, bien que l'esclavage n'ait jamais pris dans les Gaules le même développement qu'en Italie et en Orient. Et ceci explique pourquoi le rendement des terres est au 2ème siècle, à peine la moitié de ce qu'il est aujourd'hui. La main-d'œuvre esclave est la plus onéreuse et la moins productive de toutes. Il faut en moyenne six esclaves pour accomplir l'ouvrage que fait un seul ouvrier salarié. Dans l'ensemble, on estime la surface exploitée de la Gaule du 2ème au 4ème siècle à environ 25 % de la superficie totale.