Tout bon vendéen ou ami de vendéen a déjà trinqué à la trouspinette. Amoureux des bons moments et fervents partisans de l'utilisation des caves à but récréatif, le vendéen sait se montrer inventif lors de la création de boissons alcoolisées maison. C'est là qu'intervient la trouspinette Sous ce joli nom, cet apéritif, doux et boisé, typiquement vendéen était autrefois fabriqué clandestinement. L'origine des vins épicés ou aromatisés remonte à l'antiquité. La haute bourgeoisie utilisait de quoi changer le goût du vin qui était souvent de mauvaise qualité. Au moyen âge, les gens du peuple veulent copier les plus riches et pour les grandes occasions, et on aromatise du vin avec ce que l'on trouve : fruits, pousses, miel... Pas question ici de mettre des épices qui coûtent alors très chers. La dénomination "trouspinette" prendra son nom bien plus tard. C'est dans les années 50 que le terme va être mis en avant pour vendre ce genre d'apéritif. L'ingrédient principal de cette boisson, qui avant était considérée comme le vin des pauvres, est l'épine noire de prunellier ! L'épine noire (appelée prunellier sauvage ou prunus spinosa) est un arbuste de la famille des rosacées. Il est dense et peut atteindre 3 à 4 mètres de haut. Comme son nom l'indique, il se compose de longues épines. Cet arbuste est envahissant et se développe en pleine lumière. On le trouve le long des chemins de campagne, à la lisière des bois, dans les haies et les friches clairsemées. Rapide à faire et bon marché, la trouspinette ou troussepinette est un alcool savoureux qui rappelle les odeurs du bocage vendéen. Certains lui trouvent des saveurs de pineau gris ou de liqueur de noix ! Les puristes lui trouveront immédiatement le goût d'épine, son ingrédient principal. Il se trouve souvent mis à l'honneur en Vendée pour se donner de l'appétit ! Cette boisson est une spécialité à découvrir pour toute personne voulant découvrir un pan de la culture vendéenne. Il n'y a pas une recette unique de ce breuvage, mais bien des recettes multiples de trouspinette. Principalement transmises à l'oral d'une génération à l'autre, il existe de nombreuses variantes de recettes qui apportent toutes un trait particulier à cette boisson alcoolisée. L'important est de bien sélectionner le moment cueillir les jeunes pousses d'épines. Trop tôt vous risquez de ne pas avoir la bonne tige et trop tard cette dernière pourra avoir une incidence sur le goût. Elle se récolte sur les prunelliers sauvages justes après la fleuraison au mois de mai. La fabrication est faite par macération de jeunes pousses (épines noires) dans du vin rouge, d'eau de vie et du sucre pendant au moins deux à trois semaines dans l'obscurité. Le mélange doit être souvent brassé afin que le sucre ne coagule pas, ensuite on le filtre et l'on met en bouteille ! Il s'en dégage un agréable parfum de noyau. Bonne à boire tout de suite, il est conseillé d'attendre deux à trois mois. Elle n'en sera que meilleure. Elle peut se conserver comme une liqueur ique pendant une bonne année une fois bouchée. La trouspinette, assez sucrée en goût et se marie très bien avec de nombreux aliments. En plus du traditionnel apéritif où on la boit fraîche (entre 6 et 9°C), on peut la retrouver avec des plats d'entrée. Son degré d'alcool est tout de même de l'ordre de 17% vol. Il est possible de trouver dans le commerce différentes variantes de l'apéritif de base qu'est la trouspinette. La trouspinette aux pêches : ou plutôt "pêches de vigne", variété particulière qui procurent saveur et onctuosité à cette recette légèrement relevée d'épices noires et savamment dosées. La trouspinette aux griottes : le printemps est la saison privilégiée pour sélectionner les meilleures cerises. Les griottes amènent un gout acidulé et croquant qui transmet un goût inimitable à notre recette de printemps. La trouspinette aux épines noires et angélique : Le soupçon d'angélique, plante mystérieuse du marais poitevin, procure des arômes à la fois caractéristiques et énigmatiques à notre troupinette. La trouspinette aux fruits rouges : composée essentiellement de cassis, framboises, cerises et de mûres, cette recette de trouspinette se distinguera par ses arômes très expressifs et son élégance en bouche, qui en font une recette incontournable. La trouspinette aux coings (Poire de Cydonie): mélange savoureux obtenu par la macération des coings associée à un vin judicieusement sélectionné. Longtemps considérée comme le vin du pauvre, la Trouspinette a trouvé aujourd'hui ses lettres de noblesse et fait la fierté des vendéens. Pour 5 à 6 bouteilles de trouspinette. 1 belle poignée d'épines noires 4 litres de vin rouge assez corsé (12°c minimum) 1 litre d'eau-de-vie à 40°c 500 g de sucre.