Au Moyen Âge, la Quintaine était l'exercice le plus dur pour les apprentis chevaliers. Pour acquérir le plus d'adresse possible dans les tournois, l'apprentissage du métier des armes s'effectuait dès l'enfance (équitation et escrime au bâton). Les jouets étaient le cheval-bâton, l'épée ou la lance de bois. Adolescent, le jeune guerrier s'entraînait à la QUINTAINE en plantant sa lance au centre d'une cible, dans un écu de bois. C'était un mannequin monté sur pivot et armé d'un bâton. Il fallait frapper au centre, sinon il pivotait et assénait de sa masse, un coup sur le dos du maladroit qui l'avait frappé. L'éducation était avant tout pratique, mais très dure soigner les chevaux, les dresser, les monter dès le plus jeune âge, s'habituer au poids des armes et à leur entretien. S'il n'apprenait pas toujours à lire, le jeune chevalier savait déchiffrer l'héraldique, la science des armoiries (blasons) et pouvait réciter par cœur, le nom des participants à un tournoi. Pour prendre part à ce dernier, le jeune chevalier était armé au cours d'une Fête Religieuse "L'Adoubement'' l'Eglise faisait promettre au futur chevalier de combattre pour le Christ, de pratiquer la charité, d'aider les faibles. Il prêtait serment sur l'Évangile, recevait les éperons, la bannière et l'écu frappé à ses armes. Les chevaliers guerriers au XI siècle étaient protégés par une broigne de cuir recouverte de plaques de métal. Ils portaient une lance et une épée. Ils justifiaient leur domination sur le reste de la société par leur fonction de guerriers et de défenseurs au service de tous les autres. Ils avaient pour idéal d'être les plus courageux et les plus généreux. Les devoirs du chevalier : - Etre courageux et loyal - Etre fidèle à son suzerain - Défendre la Foi et l'Église - Protéger la veuve et l'orphelin. Dans le fracas des tournois, le vaincu abandonnait son cheval et son équipage à son vainqueur. S'il échappait à la mort, il devait payer rançon. Le vainqueur emportait le prix et pouvait ainsi courir fortune de tournoi en tournoi. Pendant le combat, il arborait son blason et les couleurs de sa dame. Le blason ou écu était la carte d'identité des chevaliers du Moyen Âge. Il décrivait la famille et constituait ainsi un langage codé déchiffrable seulement par les initiés spécialistes. Attribués au début uniquement aux familles nobles, ils se sont étendus aux communautés religieuses, aux villes, aux provinces, aux états et même à certaines corporations (comme les meuniers ou les tondeurs de draps). Par exemple, la Croix de Malte identifie l'ordre des hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem qui avait pour mission de protéger les chrétiens contre les musulmans. Mais l'art d'être chevalier est aussi et surtout de posséder un ou plusieurs chevaux. Ces magnifiques destriers sont achetés fort cher en temps de guerre (un cheval est évalué 6 fois le prix d'un bœuf : d'après la Loi des Ripuaires). Leur équipement nécessitait l'emploi de différents et nombreux ouvriers pour fabriquer et entretenir : bourrelier, sellier, forgeron, éperonnier, drapier etc. Et ce noble animal avait en ce temps-là, de multiples noms, suivant l'emploi qui lui était attribué : DESTRIER : Cheval de chevalier. Il devait son nom au page qui le menait toujours en le tenant par la dextre (la droite). PALEFROI : Cheval de poste, de voyage et aussi de parade. RONCIN : Cheval à tout faire. SOMMIER : Cheval de manant pour traîner la charrue, les chargements de bois ou de pierres. HAQUENÉE: Le plus souvent une jument, monture de dame, qui ambe (se déplace par bipèdes latéraux et non diagonaux). A la Cinéscénie, c'est la première scène où la Cavalerie intervient. Et ce mot QUINTAINE a une résonance un peu mythique, pour beaucoup de cavaliers, car c'est la scène phare, la plus spectaculaire. Elle évoque la force, la virilité, la vitesse, la dextérité, le contrôle de l'animal, la magie. Secret par le mystère du heaume. Jeu par le déguisement bien particulier... En effet, il ne faut rien oublier : en commençant par le caparaçon du cheval qui aura la même couleur et le même blason que sur la robe, le fanion et le bouclier du chevalier. Ensuite, le heaume avec la cagoule, qui doit être bien ajusté, sinon aux premiers galops, le cavalier ne voit plus rien et doit faire confiance uniquement à sa monture pour arriver à bon port. Puis le godet à la jambe droite pour porter le fanion. Dès le départ de la bande-son, les chevaux sortent des écuries et chaque soir, le "top départ" de service au château définit la place de chaque couple suivant ses couleurs et chacun se dirige en silence, dans l'allée de défilement. En début de saison, l'atmosphère est au recueillement, avec un mélange de trac et de concentration. Dernières vérifications et dernières recommandations aux nouveaux cavaliers avant de s'élancer sur scène. La pression la plus forte est sûrement pour le premier. Il a la lourde responsabilité de donner le bon rythme. Avec les chevaux derrière lui pour que l'enfilade soit belle, assez rapide, sans trou, mais sans bouchon et surtout pas de cheval qui double. Le passage sur scène au milieu des acteurs, est un moment difficile. La QUINTAINE est un le baromètre, car si elle commence bien, le spectacle s'enchaîne à merveille. A la fin de la quintaine, une ne page de l'histoire est tournée, une époque racontée. Maintenant, les trompettes annoncent l'arrivée de François 1er au Puy du Fou, mais là, c'est une autre histoire.