La scène de la Renaissance vient s'enrichir de quatre gondoles.
Une surprise faite au Roi François 1er lors de son passage au Puy du Fou.
Inspirateur
et
mécène
de
la
Renaissance
française,
François
1er
attire
à
sa
cour
des
artistes
et
architectes italiens (Benvenuto Cellini, Dominique de Cortone, Le Rosso et Le Primatice).
Sous sa protection, ils vont inventer un nouveau style.
Primatice sera l'architecte de la transformation du château du Puy du Fou.
La gondole, symbole fort de Venise a cependant une histoire assez méconnue.
Pour
les
premiers
Vénètes
habitant
dans
les
îles
de
la
lagune,
tous
leurs
déplacements
se
sont
effectués
grâce
à
divers
types
de
bateaux
utilisés
pour
apporter
les
matériaux
nécessaires
à
la
construction de la Sérénissime République de Venise.
Les premiers écrits mentionnant la gondole de Venise datent de l'an 1094.
Un
décret
du
doge
(premier
magistrat
de
plusieurs
républiques
italiennes,
particulièrement
de
Venise et Gênes) Vitale Falier autorise les citoyens du sud de Venise à utiliser un "gondulam".
Les
premières
illustrations
de
ce
qui
ressemblait
à
l'aspect
d'une
Gondole
remontent
au
début
du
XVIe siècle.
Moyen
de
transport
utilisé
pour
circuler
dans
la
ville,
les
plus
pauvres
conduisaient
eux-mêmes
leur
embarcation tandis que les familles aisées embauchaient des gondoliers.
Ambitieux
de
posséder
l’embarcation
la
plus
richement
décorée
et
voulant
montrer
leur
puissance,
les
nobles
et
les
riches
marchands
(dont
certains
se
ruinaient)
décoraient
leurs
gondoles
avec
des
sculptures, de l’or, des pierres précieuses et des soieries.
Au
15ème
et
16ème
siècle,
les
gondoles
étaient
munies
d'un
"dais"
(baldaquin
mobile,
voûte)
afin
d'abriter les passagers.
En
1562,
afin
de
mettre
fin
à
la
compétition
du
luxe,
un
décret
dogal
imposa
la
couleur
noire
et
l'interdiction des décorations superflues aux gondoles de Venise.
Aujourd'hui,
on
compte
environ
400
gondoliers
(qui
ont
un
permis
de
navigation),
on
en
comptait
entre 10.000 et 14.000 aux XVIIè et XVIIIè siècle.
La construction des gondoles est très réglementée.
Mesurant
10,80m
de
long
et
1,42m
de
large
pour
un
poids
de
600
kg,
cette
grande
barque
à
fond
plat,
destinée
exclusivement
au
transport
des
personnes
et
aux
régates,
est
constituée
de
280
morceaux
de
bois
(chêne,
noyer,
tilleul,
sapin,
larix,
acajou,
cerisier,
cornouiller)
et
de
deux
pièces
métalliques ("pointes" en proue (partie avant) et en poupe (partie arrière)).
Sa construction demande environs 500 heures de travail et sa durée de vie est d'environ 20 ans.
En
1874,
c'est
dans
le
chantier
Tramontin
qu'on
été
définie
les
caractéristiques
de
la
gondole
à
un
seul rameur debout.
La coque, relevée à l’avant et à l’arrière, est asymétrique.
Le coté gauche et plus long d’environ 24 centimètres et est plus haut de 2,4 cm que le coté droit.
Cette
asymétrie
(axe
transversal
décalé
vers
la
droite)
apparue
au
XIX
ème
siècle,
a
pour
but
de
compenser
le
poids
de
l'aviron
(rame)
et
du
gondolier
rendant
l'embarcation
plus
maniable
et
très
stable.
Elément décoratif situé à la Proue de la gondole est le Ferro autrefois appelé Delfino (Dauphin).
Le
ferro
di
prua
(terme
vénitien
pour
désigner
la
figure
de
proue
de
la
gondole)
était
à
l’origine
utilisé pour contrebalancer le poids du gondolier.
Il a acquis sa forme actuelle à la suite d'une longue évolution.
Sa courbure en S inversé représente le "Grand Canal" qui traverse la cité.
Le haut représente le bonnet Ducal (corno) que porte le Doge de Venise.
L’espace vide formé par la partie supérieure et la première barre représente le "Pont du Rialto".
Les 6 barres horizontales vers l'avant symbolisent les six quartiers (sestieri) de Venise :
San Marco, San Polo, Santa Croce, Castello, Dorsoduro et Cannaregio.
La
7iéme
(orientée
vers
l'intérieure
de
la
barque)
représente
la
Giudecca
qui
est
séparé
du
reste
de
la
ville.
On retrouve aussi des 3 îles rattachées à Venise (Murano, Burano et Torcello).
La couleur noire fait référence à la poix qui était utilisée pour imperméabiliser la coque.
(Matière
résineuse
gluante
et
noire
qui
s’obtient
par
la
distillation
des
bois
résineux
de
pins
ou
de
sapins).
La
rame
plate
(en
bois
indonésien)
taillée
selon
les
mensurations
du
gondolier,
mesure
environ
4,20
mètres n’est pas fixée et repose sur la "forcola" ce qui permet de la dégager rapidement.
Incontestablement
la
gondole
est
le
témoin
d'un
savoir
faire
quasi
millénaire
et
reste
une
invention
unique de la construction navale.
La position et gestes du gondolier n'ont pas changé depuis la Renaissance.