Le
châtelain
possédait
le
droit
de
fourches
patibulaires
à
trois
piliers
où
après
un
jugement rendu par sa Justice seigneuriale, pouvaient être pendus les criminels.
De
nos
jours,
certains
lieux
appelés
"Judices"
ou
"Justices"
marquent
souvent
les
lieux où étaient dressés ces poteaux d'exécution.
On
trouvait
aussi
le
droit
de
sceaux
à
contrats,
sortes
de
bureaux
d'enregistrement
où
les
nombreux
notaires
dépendant
de
la
châtellenie,
qui
seuls
avaient
le
droit
d
établir
des
actes
publics,
devaient
venir
y
faire
apposer
le
sceau du châtelain, en payant naturellement un droit d'enregistrement.
Droit
aussi
de
poids
et
mesures,
mesures
à
blé,
mesures
à
vin,
qui
variaient
d'une
châtellenie à l'autre.
Droit
du
four
à
ban,
ou
four
banal,
où
les
sujets
de
la
châtellenie
devaient
faire
moudre
leurs
grains
et
cuire
leur
pain,
toujours
moyennant
une
certaine
redevance.
Seul
le
châtelain
possédait
le
droit
de
forteresse,
qui
l'autorisait
à
doter
son
château de tours canonnières, fossés, pont-levis.
Un
curieux
procès
au
début
du
XVème
siècle
opposa
le
seigneur
châtelain
de
Mortagne
à
son
vassal
Pierre
Foucher,
seigneur
des
Herbiers,
qui
ne
possédant
pas
le
droit
de
forteresse,
avait
fait
entourer
son
château
des
Herbiers
de
fortifications et de fossés.
Procès
qui
dura
quelques
années
et
se
termina
par
une
transaction
le
9
novembre
1495,
par
laquelle
le
seigneur
de
Mortagne
acceptait
que
son
vassal
conserve
les
fortifications
de
son
château
des
Herbiers
sa
vie
durant,
lequel
accepte à son tour, qu'à sa mort, elles fussent démolies.
Le
châtelain
possédait
aussi
le
droit
de
juridiction
et
seul,
lui
ou
son
sénéchal
pouvait rendre la justice dans toute l'étendue de son domaine.
Egalement
droits
d'établir
des
foires
près
de
leur
château,
après
approbation
royale.
On
connaît
les
quatre
Foires
de
la
Saint-Jean
aux
Epesses,
concédées
au
seigneur du Puy du Fou par le Roi de France.
La Féodalité est remplie de multiples droits et devoirs.
Certains
très
onéreux
pour
ceux
qui
les
paient,
d'autres
purement
honorifiques et quelquefois burlesques.
Ainsi
les
deux
roitelets
(petite
espèce
de
passereau)
que
le
seigneur
du
"Vieil
Puy
du
Fou"
devait
conduire
ou
faire
conduire
chaque
année,
sur
une
charrette
attelée
de
deux
bœufs
au
château
de
son
suzerain, le seigneur-baron de Mortagne.
Les
paires
de
gants
blancs
que
certains
prieurs,
chapelains
et
meuniers
devaient
rendre
à
la
dame
de
leur
châtelain
à
certaines
époques de l'année.
De
même
que
l'hospitalité
que
devait
le
vassal
à
son
suzerain
à
l'occasion
d'une
visite
et
au
cours
de
laquelle
il
devait
nourrir
le
châtelain, sa dame, ses serviteurs, sans oublier "une poule pour ses chiens".
N'oublions pas aussi les différents droits de "cuissage", de quintaines, etc…
Tous ces droits qui formaient un véritable tissu de contraintes de toutes sortes.
Ils
entretenaient
souvent
des
rapports
très
amicaux
entre
les
diverses
couches
de
la
Société de l'ancienne France.
Rapports,
contraintes,
que
vint
abolir
la
Révolution
de
1789
supprimant
en
même
temps la joie que certains d'entre eux apportait.