La
Cité
Médiévale
du
Puy
du
Fou
est
l'exacte
reconstitution
d'une
ville
fortifiée
du
XVème siècle.
Nous seront très surpris de découvrir le piètre état du système défensif.
En
cette
période
de
paix
relative
et
de
reprise
économique
qui
succède
à
la
guerre
de
Cent
Ans
(1337-1453),
la
menace
d'éventuels
conflits
semble
s'éloigner
et
les
murailles sont négligées.
Au
nord
et
au
sud
de
la
Cité
s'élèvent
deux
châtelets
d'entrée
équipés
d'un
hourd
de
surveillance,
dont
l'un
est
percé
d'archères
(châtelet
nord,
près
de
l'atelier
du
tailleur
de pierre).
Des
huchettes
masquent
les
ouvertures
des
hourds
du
châtelet
sud
(face
à
la
chapelle).
Les
tours
reposent
sur
une
base
inclinée,
le
talus,
qui
dissuade
les
échelades
et
favorise
le
rebond
sur
l'ennemi
des
projectiles
lancés
depuis
les
mâchicoulis,
nettement visibles au sommet de l'édifice sud, sous les créneaux.
La
porte
nord
est
équipée
d'une
herse,
dont
le
système
à
rouleau
est
visible
dans
la
chambre de herse.
On
accède
à
la
porte
sud
par
un
pont
dormant
courbe,
destiné
à
ralentir
la
progression des assaillants.
Un pont-levis à flèches permet une fermeture rapide de l'accès.
Les
tours
des
châtelets
sont
percées
de
meurtrières
dont
les
formes
ont
varié
au
cours
des siècles.
Longues
et
étroites
archères
(muraille
et
châtelet
nord)
ou
rondes
canonnières
(châtelet sud) apparues au XIVème siècle avec l'invention des armes à feu.
La
tour
située
à
droite
du
pont-levis
est
percée
d'une
baie
en
verre
dont
l'usage
était
encore rare et coûteux au XVème siècle.
Il
s'agit
là
du
signe
de
l'abandon
progressif
des
fonctions
défensives
du
château
au
profit d'un usage d'habitation.
La
courtine
a
subi
plus
qu'une
simple
démilitarisation,
un
encorbellement
de
maison
à
pans-de-bois,
prenant
directement
appui
sur
la
muraille,
forme
une
surprenante
excroissance,
nouvelle
manifestation
de
l'empiètement
progressif
de
l'espace
civil
sur
l'espace militaire.
Des douves entourent la forteresse mais ne protègent plus la Cité.
Une poterne à deux vantaux donne accès à un lavoir.
Sur
les
parois
des
tours
et
de
la
courtine
apparaissent
des
orifices
carrés,
les
trous
de
boulins,
dans
lesquels
étaient
fixés
les
échafaudages
lors
de
l'édification
de
la
place
forte.
Au Moyen Age, les villes médiévales sont construites sans ordre et sans plans.
Elle
est
très
animée,
autour
d'une
église
ou
autour
d'une
place,
d'un
château,
où
les
habitants se réunissent.
Ce
sont
des
rues
étroites
et
très
sombres,
sans
trottoirs,
boueuses,
avec
des
animaux
en
liberté.
Certaines rues sont pavées.
Il n'y a pas l'eau courante, il faut se la faire livrer.
On s'éclaire à la lanterne et à la bougie.
Dans les rues, il n'y a pas d'éclairage.
Les
maisons
bourgeoises
sont
peu
à
peu
construites
en
pierre,
suite
à
l'évolution
des
engins de construction et de levage.
Seules les demeures de nobles et de bourgeois possèdent une cuisine et une cheminée.
Au Moyen Âge, la maison de ville comporte en général deux niveaux.
C'est
au
premier
étage
que
l'on
habite,
le
rez-de-chaussée
étant
réservé
à
des
boutiques.
Les
maisons
ordinaires,
aux
murs
à
colombages,
sont
assez
étroites,
avec
une
ou
deux
fenêtres par étages, serrées les unes contre les autres.
Constituées
d'un
rez-de-chaussée
de
pierre
et
de
trois
ou
quatre
étages
de
bois
et
de
torchis, elles sont desservies par un escalier à vis.
La couverture du toit est faite de chaume ou de lattes de bois.
Comme
il
y
a
de
gros
risques
d'incendies,
d'autant
plus
que
les
maisons
sont
en
partie
en
bois, les habitants doivent éteindre les lumières lorsque sonne le couvre-feu.
L'espace
commercial
(rez-de-chaussée)
et
l'espace
d'habitation
peuvent
avoir
des
locataires ou propriétaires différents.
Les
habitations
subissent
donc
les
nuisances
(bruits,
odeurs,
poussières,
pollutions...)
engendrées par les boutiques du rez-de-chaussée.
Les
magasins
sont
ouverts
sur
la
rue,
mais
faute
de
place,
les
artisans
exposent
leurs
produits sur la chaussée.
Les jours de marché, les rues s'emplissent de colporteurs, artisans itinérants.
Les
vendeurs
en
profitent
pour
vendre
des
produits
venus
de
pays
lointains,
ou
qu'ils
ont
acheté
dans
les
foires,
les
propriétaires
des
campagnes
viennent
y
vendre
des
céréales,
du
vin, des légumes, etc...
Dans
la
rue,
on
trouve
quantité
de
petits
traiteurs
ou
marchands
ambulants
qui
proposent
aux
passants
poêlons
de
tripes,
pâtés
de
viandes,
écrevisses,
tortues,
saucisses,
gaufres
ou
petits gâteaux.
Car à l'époque, tout le monde ne dispose pas d'une cuisine.
Les foyers les plus modestes n'en sont pas équipés.
Les tavernes y sont très nombreuses et très fréquentées.
Les
villes
médiévales,
attirent
aussi
de
nombreux
brigands,
des
mendiants,
des
vagabonds, des pauvres.
Il n'y avait aucune police.
Et de nuit, la rue devient le royaume des professionnels du crime.
Dans
les
murs
de
l'habitation
médiévale,
on
trouve
des
petites
niches,
elles
sont
destinées aux rangements ou à poser des lampes à huile ou des chandelles.
On
trouve
également
différents
meubles
destinés
au
rangement
:
caisses,
coffres,
dressoirs
et armoires.
A
partir
du
XIIIe
siècle,
les
maisons
des
villes
connaissent
des
progrès
en
matière
d'hygiène et de chauffage.
Ainsi, des éviers, des latrines et des cheminées se retrouvent dans ces bâtiments.
La cheminée se compose d'un foyer, d'une hotte, et d'un conduit vers l'extérieur.
Elle se trouve rarement dans les édifices antérieurs au XIIIe siècle.
Auparavant, le foyer se trouve dans la cour.
Il
intègre
ensuite
la
maison
sous
la
forme
d'un
feu
ouvert
au
centre
de
l'habitation
avec
un trou d'aération.
Pour
limiter
la
perte
de
chaleur,
dans
les
demeures
riches,
on
place
sur
les
murs
des
tentures qui retombent jusqu'au sol.
Jusqu'au XIVe siècle, les fenêtres des maisons n'ont pas de vitres.
Lorsqu'on
en
rencontre
par
la
suite,
elles
se
trouvent
dans
de
riches
demeures
qui
peuvent seules se le permettre.
Ainsi,
les
ouvertures
sont
rares
car
il
faut
utiliser
des
toiles,
des
parchemins
huilés
ou
des volets pour les fermer.
Au
milieu
du
XIIIème
siècle,
en
raison
de
l'accroissement
de
la
population,
de
la
raréfaction
de
l'espace
disponible
et
des
contraintes
liées
au
parcellaire
urbain,
les
encorbellements se multiplièrent.
Qu'ils
soient
sur
solives
(maison
du
portraitiste),
sur
entretoises
(maison
du
calligraphe),
sur
piliers
(petite
taverne
près
de
la
chapelle),
ou
une
pièce
qui
prend
appui
sur
la
partie
extérieure de l'enceinte fortifiée.
Les
maisons
à
pans-de-bois
de
la
Cité
Médiévale,
offrent
le
spectacle
pittoresque
de
leurs
hourdis
en
torchis,
en
moellons
ou
en
tuileau
et
de
leur
charpenterie
complexe
(décharges
en
diagonale,
en
croix
de
Saint-André,
en
chevrons...)
qui
ne
permet
pas
toujours d'éviter le déversement de certaines façades sur la rue.
Nous
apercevrons
que
le
dernier
étage
de
la
demeure
du
portraitiste
penche
de
façon
inquiétante !
Les
maîtres
imagiers
sculptaient...
poteaux
corniers,
consoles
et
sablières
des
plus
riches habitations.
L'Estaminet offre au visiteur le spectacle de son étonnant décor.
La
console
de
gauche
est
ornée
d'un
personnage
souriant,
coiffé
de
pampres
et
portant
une bouteille tandis que celle de droite arbore un buste féminin.
L'entretoise inférieure sort de la gueule de deux engoulants en forme de renards.
Elle
est
surmontée
d'énigmatiques
cartouches
portant
les
emblèmes
et
les
initiales
des
artisans qui ont participé à l'édification de la maison.
Les échoppes occupaient généralement le rez-de-chaussée des édifices.
Les artisans travaillaient dans leurs ouvroirs qui donnaient directement sur la rue.
Les marchandises étaient exposées sur des étals, comme dans l'atelier du talmelier.
De
nombreuses
enseignes
signalaient
aux
chalands
la
spécialité
de
l'artisan
(tonnelier,
calligraphe, aubergiste, sculpteur sur bois...).
Elles
rappelleront
l'importance
de
l'image
dans
une
société
médiévale
largement
analphabète.