J'avais douze ans en 1787 quand les récoltes avaient été ravagées par les pluies et des inondations importantes. Deux ans après, on déplorait une grande sécheresse. Il n'y avait plus assez d'eau pour faire tourner les moulins. On cachait un peu de farine qui nous restait. Les chariots de blé, très insuffisants, ne pouvaient circuler librement d'un village à l'autre. On se nourrissait alors de bouillies et de galettes de blé noir… Un de nos voisins, je me souviens, se tourmentait chaque jour pour la nourriture de ses deux vaches et de quelques moutons. Il conduisait ses bêtes sur les communaux ou bien sur les champs de la paroisse après les récoltes. Pour élever ses enfants, sa femme tissait de la toile qu'elle vendait aux marchands de passage. J'ai toujours gardé un mauvais souvenir de ces années, car les intempéries nous rendaient toujours tristes. Malgré un dur labeur quotidien, nos récoltes étaient ruinées et nos misères s'intensifiaient. Comme vous voyez, la vie n'était pas facile. Depuis le début de votre aventure, certains étés, les fêtes du Puy du Fou ont été contrariées par le mauvais temps. Puyfolais, vous êtes courageux et laissez-moi vous exprimer ma joie et mon admiration. Chacun d'entre vous, en dépit des difficultés, veut une fois encore faire revivre les grands moments de notre histoire. Je vous rappellerai un proverbe de chez nous : "Quand on commence avec la croix, on finit avec la bannière." Jacques Maupillier (Garde)